Marché “Art et terroir” de Champdieu

Le samedi 05 et dimanche 06 novembre 2022 avait lieu le marché “art et terroir” de Champdieu (42600). Un grand merci à tous les organisateurs de cet évènement. Champdieu est une commune française située dans la région du Forez dans le département de la Loire. Le village de Champdieu est marqué par mille ans d’histoire qui se reflètent dans son architecture, son patrimoine et ses paysages.

Le prieuré de Champdieu

Un des monuments à découvrir est le prieuré de Champdieu. C’est dans ce cadre exceptionnel que se tenait le marché des arts et du terroir.

Un prieuré est un monastère dépendant d’une abbaye, dirigé par un prieur. À Champdieu, un nombre restreint de moines est placé sous l’autorité du prieur. La taille de la congrégation varie au fil des siècles : de un ou deux moines, jusqu’à une douzaine, selon les époques.

Le Prieuré de Champdieu a été fondé autour de l’an Mil par un groupe de moines bénédictins venus d’Auvergne. Ses occupants vont par la suite façonner, au fil des siècles, le visage actuel du village de Champdieu. Résultat d’un chantier de construction s’étalant sur deux siècles et de réaménagements réguliers, le monastère ne sera abandonné qu’après la Révolution, puis, restauré dans les années 1970. Joyau de l’art roman du Forez, l’église de Champdieu est construite sur une crypte semi-enterrée. L’intérieur de l’église, sobre, est cependant enrichi de plus d’une centaine de chapiteaux sculptés décoratifs et parfois même symboliques. Une dizaine de ces chapiteaux illustre en effet le cheminement des anciens pèlerins à travers l’église les menant à la purification de leur âme. Au cours de ce périple, les voyageurs repentants croisent sirènes, griffons ou encore atlantes pour se présenter face aux reliques de saint Domnin, alors disposées dans la crypte, malheureusement disparues après la Révolution. Saint Domnin devient donc à partir de 1143 patron secondaire de l’église de Champdieu déjà placée sous le vocable de saint Sébastien.

Une partie du bâtiment est encore aujourd’hui en cours de rénovation. Un lieu à visiter, parmi tant d’autres dans le magnifique cadre de la ville.

Mon week-end au prieuré

Je ne peux pas écrire que tout s’est bien déroulé en ce qui me concerne, cela serait mentir. L’accueil et l’organisation ont été excellents. Je remercie fortement tous ceux qui ont mis en place ce grand événement. Les visiteurs pouvaient découvrir de très nombreux exposants, dans les galeries et différentes salles dédiées. Nous étions huit auteurs présents dans l’une d’elles, accompagnés d’artisans, certains que je connaissais déjà. J’ai eu grand plaisir à retrouver tout le monde. L’ambiance était chaleureuse et les sourires au rendez-vous. Des moments de partage uniques, comme je les apprécie tant. Nous avons tous énormément échangé et j’ai appris beaucoup.

J’aurais aimé retrouver aussi cela, comme lors de tous mes précédents marchés et salons, avec les visiteurs venus en nombre, mais, pour la première fois, malheureusement, non.

Le souci, mon livre? Non, même pas. Quel problème alors ? Le thème.

Des sourcils froncés ou levés, des soupirs lourds ou même des soufflements d’exaspération, des “Ah!”, “Oh non!”, des crispations de visage, hochements de tête et même, mouvements de recul, voilà la réaction de la majorité des personnes dès qu’elles lisaient ou entendaient l’expression “violence conjugale”. Mes voisins en ont été, eux aussi, témoins.

Je comprends totalement les raisons et les avis donnés. Mais j’avoue que je ne peux pas être objective, ce thème étant particulièrement important pour moi. J’ai donc, même en me raisonnant, été profondément blessée par certaines remarques, les gestes de répulsion, et même, de dégoût, encore plus avec mon hypersensibilité.

Je ne peux pas, comme certains me l’ont dit durant ce week-end, mettre ce thème de côté parce que c’est bientôt Noël, ou parce que c’est, je cite, “assez difficile comme ça en ce moment sans en rajouter avec ce genre de choses.” Je ne décrirai qu’une scène qui s’est déroulée hier, car elle résume tout ce qui s’est passé durant ce week-end.

Une dame dit à un collègue auteur, installé à côté de moi, qu’elle adore les thrillers et lui en achète un. Son amie, quant à elle, regarde mon livre et fuit littéralement lorsque je prononce “violence conjugale”. L’acheteuse, qui voulait venir regarder, lui demande alors ce qui se passe. Son amie lui répond :

“Laisse tomber, c’est sur la violence conjugale.”

Là, un petit cri d’horreur, suivi de :

“Ah non! Surtout pas! Ça je peux pas!”

Je me permets alors de réagir :

-“Mais, madame, vous ne vous êtes même pas approchée. Vous ne savez même pas de quoi il s’agit.

-Pas la peine. C’est trop pour moi.

-Trop quoi?

Trop horrible.

-Il n’y a aucune scène choquante. Vous avez un thriller dans les mains. Des scènes seront cent fois pires.

-C’est pas pareil.

-Pourquoi?

-Parce qu’on est moins concerné. C’est comme tous ces trucs de guerre, c’est comme ça”, ajoute-t-elle en montrant mon livre du doigt… s’ensuit une grimace de dégoût.

Voyant mon visage décomposé, elle se force à ajouter.

-“Mais c’est bien, c’est important d’en parler. Les gens doivent lire et savoir, mais pas moi.”

Cette conversation reflète ce que j’ai entendu, encore et encore, durant tout ce week-end, pour une grande partie de mes rencontres, sur le thème de la violence conjugale.

Je tiens à souligner néanmoins les moments privilégiés, avec les gens intéressés, qui n’ont pas forcément tous acheté, mais qui ont discuté, ont partagé, et ont essayé aussi de découvrir, derrière le thème, mon roman. Ils étaient une faible minorité, mais ils étaient là. Je garde aussi en mémoire tous les marchés et salons précédents.

Restera, malgré tout, l’amertume, pendant longtemps je pense, de la part de l’hypersensible déraisonnée que je suis.

Audrey Eden

© Audrey Eden Tous droits réservés.

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